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Les victimes de Hiroshima-Nagasaki servent toujours de référence scientifique

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Alors que les études récentes démontrent le danger des faibles doses

Mme Annie Thébaud-Mony (1) précise, dans une interview à «Sciences et Avenir» que les études modernes ont montré que les risques des faibles doses de radiation doivent être réévalués.

Les limites d’exposition déduites des études sur les victimes des bombardements atomiques ont été fondées sur la dose qu’elles ont reçues en moins d’une heure lors de l’explosion nucléaire. (elles ont ignoré la contamination interne liée à la pluie noire qui a suivi- voir l’article de Christopher Busby)
Alors que les expositions actuelles sont des expositions à de faibles doses étalées souvent sur plusieurs années: celles des travailleurs du nucléaire; celles des populations vivant en milieu contaminé (Tchernobyl, Fukushima); celles des populations européennes dont 40% ont été exposés au Césium-137 de Tchernobyl qui va rester contaminant pendant 300 ans; celles des expositions médicales délivrées lors d’une radiothérapie qui sont répétées et étalées dans le temps.

– La Commission internationale de Protection Radiologique (CIPR, ICRP en anglais)(2) a adopté le modèle «linéaire et sans seuil» : Toute dose même faible a un effet et cet effet est proportionnel à la dose.
– Pour d’autres, il n’y aurait aucune conséquence pathologique en dessous de 100 millisieverts (mSv).

Selon les études récentes la réponse biologique part de zéro (dose nulle) et augmente ensuite fortement pour s’aplanir à des doses plus élevées.
Ainsi, selon Mme Annie Thébaud-Mony, l’hypothèse linéaire qu’utilise la CIPR n’est pas valide car elle ne rend pas compte des effets pathogènes induits par les faibles doses de radioactivité chez les êtres humains.
L’imagerie dont le scanner provoque également un risque, spécialement chez les enfants.


En cas d’accident on devrait considérer non seulement les radionucléides projetés dans l’atmosphère au moment de l’accident — puis au cours des premiers jours et semaines qui suivent — mais aussi ceux libérés à faibles doses de façon continue par la suite et que l’on retrouve dans l’air, l’eau et le sol. Ainsi, depuis 1987, les principaux radionucléides issus de la catastrophe de Tchernobyl sont constitués par le césium-137 et le strontium-90. La part du Cesium-137 dans les premiers jours après l’explosion de la centrale ne dépassait pas 4% de l’irradiation externe totale; par contre, vingt ans après la catastrophe elle représente 95% de la dose totale d’irradiation subie par la population.
40% des territoires de l’Europe ont été exposés au Cs-137 de Tchernobyl dont la radioactivité persistera au moins 300 ans.

Concernant l’irradiation médicale:
Sachant que les tissus cellulaires réagissent diversement aux radiations, il convient d’être vigilant sur le risque de cancer et autres maladies radio-induites dues aux expositions médicales, y compris l’imagerie par scanner(3). Particulièrement pour les enfants chez qui ce risque est plus élevé que chez les adultes. Ce critère devrait donc être intégré dans le choix de la thérapeutique.

Lire l’entretien complet de Mme Annie Thebaud-Mony sur la page web de Sciences et Avenir


Notes:

De nombreuses études récentes concordantes confirment que l’exposition chronique aux faibles doses a des conséquences sur la santé. Augmentation des cas de leucémies chez les travailleurs du nucléaire, augmentation des cas de leucémies chez les enfants habitant à proximité d’une centrale nucléaire. Cela confirme ce qu’ont constaté les médecins de la région de Tchernobyl(4).
Dans le même temps, le gouvernement japonais fait pression sur les évacués de la région de Fukushima pour qu’ils retournent vivre dans un environnement contaminé jusqu’à 20 mSv par an; y compris les enfants et les femmes enceintes. Avec la bénédiction des «autorités» nucléaires.

Les resultats de ces études récentes concernant les faibles doses pendant de longues durées montrent que les réglements de radioprotection des travailleurs et des populations doivent être modifiés; Ils doivent particulièrement individualiser les femmes enceintes et les enfants. De même le projet de réglement européen concernant la radioactivité autorisée dans l’alimentation en cas de catastrophe nucléaire doit être amendé.

Pour en savoir plus au sujet de la valeur des études sur les survivants de Hiroshima-Nagasaki et sur le caractère erroné des conclusions de la CIPR, consulter sur Fukushima-blog l’article:
Les horreurs de Hiroshima sont la preuve qu’on ne sort pas vainqueur de guerres nucléaires par Christopher Busby (en français).
C’est en se fondant sur ce modèle erroné que les autorités médicales de Fukushima affirment que les multiples cancers de la thyroïde constatés là bas n’ont rien à voir avec l’accident nucléaire.

(1) Mme Annie Thébaud-Mony, est directrice de recherches honoraire à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et spécialiste en santé publique. (retour au texte)

(2)Le CIPR est une organisation indépendante internationale animée par des scientifiques et des politiques volontaires issus d’une trentaine de pays. C’est elle qui a créé le système international de protection contre les rayonnements. (retour au texte)

(3) l’étude australienne sur les conséquences des scanners sur les enfants traduite en français par ME Hanne. – (retour au texte)

(4) Le volume 1181 des Annales de l’Académie des Sciences de New-York, intitulé «Tchernobyl : Conséquences de la catastrophe sur la population et l’environnement», des professeurs Nesterenko, Yablokov et du Dr Nesterenko, traduit en français.

Le 15 Août 2015

L’information en français sur Fukushima:
La revue de presse hebdomadaire de PECTINE
Les Veilleurs de Fukushima
le site de l’ACRO
et bien d’autres que vous trouverez aux adresses ci-dessus
et dans la colonne de droite de cette page.


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